Explorer le rôle d’un prophète à l’ère moderne
Dans cette nouvelle série, je me sens obligé de proposer une apologétique bien fondée et bibliquement défendable sur le rôle des prophètes à l’ère moderne. Comme pour d’autres doctrines difficiles que j’ai explorées et enseignées au fil des ans, abordons ce sujet avec humilité, en mettant de côté les préjugés et les idées préconçues, alors que nous recherchons une compréhension globale à travers les Écritures. Le rôle des prophètes d’aujourd’hui est souvent mal compris, sapé ou même rejeté, un oubli qui s’applique non seulement à l’Église, mais aussi aux nations et aux régions auxquelles les prophètes sont appelés. Il s’agit d’un sujet vaste et bien documenté, avec de nombreux livres déjà écrits. Mon but n’est donc pas d’ajouter un autre volume à la conversation, mais de fournir une exploration concise et riche en Écritures de la fonction prophétique, en mettant l’accent sur la position et la compréhension uniques de Call2Come. En tant que ministère enraciné dans l’appel prophétique (tout en travaillant à inclure un partenariat apostolique), nous espérons que cet enseignement apportera plus de clarté et de compréhension à ce rôle énigmatique mais vital. Le mandat de Call2Come repose sur trois principes prophétiques fondamentaux : 1) « L’Esprit et l’Épouse disent : ‘Viens’ », 2) l’Épouse a atteint sa majorité, et 3) la restauration nuptiale d’une nation. Ces principes soulignent le lien intégral entre le prophétique et la préparation de l’Épouse pour le retour du Seigneur, ce qui encadrera une grande partie de la discussion dans cette série.
La relation entre le Seigneur et ses prophètes dans les Écritures donne un aperçu profond et vivant de la dynamique de la communication divine. L’Ancien Testament révèle une riche tapisserie de rencontres qui démontrent l’association entre le Ciel et les vases humains par lesquels le conseil du Seigneur a été délivré. Comme nous le verrons, je crois que ces rencontres n’étaient pas simplement historiques, mais fondamentales pour comprendre la fonction prophétique aujourd’hui. Ils montrent comment le Seigneur a choisi de révéler sa volonté, de libérer son pouvoir et de diriger son peuple par l’intermédiaire de prophètes qui ont été ses porte-parole.
L’un des exemples les plus frappants est la rencontre d’Ésaïe dans la salle du trône (Ésaïe 6:1-8), où le prophète s’est trouvé devant la majesté du Tout-Puissant. Les séraphins s’écrièrent : « Saint, saint, saint est le Seigneur des armées ; la terre entière est pleine de sa gloire ! (v3), et la réponse d’Isaïe en fut une de crainte, d’humilité et de consécration : « Me voici ! Envoie-moi » (v. 8). Ce moment illustre la nature profonde et transformatrice de la mission divine, où l’appel d’un prophète est scellé par une rencontre directe avec la sainteté de Dieu.
L’appel de Jérémie illustre encore plus cette profonde intimité, ces conseils et cette mission qui caractérisent la relation du Seigneur avec ses prophètes. Avant la naissance de Jérémie, le Seigneur a révélé son dessein souverain : « Avant de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu ne naisses, je t’ai sanctifié ; Je t’ai établi prophète pour les nations » (Jérémie 1:5). Cette déclaration met en évidence la nature personnelle et intime de l’appel de Dieu, enracinée dans la prescience et l’intention divine. Jérémie a d’abord répondu par l’hésitation, se déclarant trop jeune et inapte à parler (Jérémie 1:6). Pourtant, le Seigneur l’a rassuré par la promesse intime de sa présence et de sa puissance : « N’aie pas peur de leurs faces, car je suis avec toi pour te délivrer » (Jérémie 1:8). La mission a été scellée lorsque le Seigneur a touché la bouche de Jérémie et lui a dit : « Voici, j’ai mis mes paroles dans ta bouche » (Jérémie 1:9). Cet acte symbolisait le transfert du conseil et de l’autorité divins, équipant Jérémie pour proclamer le jugement et la restauration de Dieu sur les nations et les royaumes. Le ministère prophétique de Jérémie serait marqué par une profonde intimité relationnelle et un partenariat avec Dieu, qui partageait ses secrets (sôd) avec le prophète, et une mission inébranlable de dire des vérités difficiles malgré une grande opposition.
De plus, l’appel d’Ézéchiel démontre aussi de manière frappante l’intersection puissante de l’intimité, du conseil et de la commission dans la vie d’un prophète. Dans Ézéchiel 1, le prophète est transporté dans une vision de la gloire de Dieu, décrite avec des images impressionnantes de roues de feu et de l’éclat du trône divin. Cette rencontre met l’accent sur la nature intime de l’appel d’Ézéchiel, alors qu’il est amené dans la sainte présence du Seigneur pour témoigner de sa majesté. Submergé, Ézéchiel est tombé face contre terre dans l’adoration, une réponse de révérence qui reflétait sa proximité avec la sainteté divine (Ézéchiel 1:28). Dans Ézéchiel 2, le Seigneur lui parle directement, s’adressant à lui en tant que « fils de l’homme » et l’envoyant dans une maison rebelle d’Israël : « Je t’envoie vers eux, et tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel » (Ézéchiel 2:4). Les paroles du Seigneur ont donné des conseils et de l’autorité, équipant Ézéchiel pour la tâche difficile qui l’attendait. Dans Ézéchiel 3, sa mission est solidifiée lorsque le Seigneur lui commande de manger un rouleau rempli de paroles de lamentation, de deuil et de malheur, symbolisant l’intériorisation du conseil de Dieu (Ézéchiel 3:1-3). Cet acte de consommer la Parole n’a pas seulement nourri spirituellement Ézéchiel, mais l’a préparé à la transmettre fidèlement. La rencontre intime, le conseil divin et la mission claire ont défini le ministère prophétique d’Ézéchiel, lui permettant de témoigner de la justice et de la miséricorde de Dieu dans une période extraordinaire et difficile.
Amos 3:7 dit : « Assurément, le Seigneur Dieu ne fait rien, s’il ne révèle son secret à ses serviteurs les prophètes. » Le mot « secret » dans ce verset est le terme hébreu sôd (Strong’s H5475), qui transmet l’idée d’un conseil intime, d’une délibération étroite semblable à une assemblée ou à une consultation divine. Cette parole souligne la nature de la communication de Dieu avec ses prophètes, non pas comme des directives lointaines, mais comme des confidences partagées nées de l’intimité. Le même mot, sôd, est utilisé dans Jérémie 23:22 : « Mais s’ils s’étaient tenus à mon conseil (sôd), et s’ils avaient fait entendre mes paroles à mon peuple, alors ils les auraient détournés de leur mauvaise voie et du mal de leurs actions. » Ici, le Seigneur réprimande les faux prophètes qui ne suivent pas ses conseils. Les vrais prophètes sont ceux qui entrent dans le lieu secret de la présence du Seigneur, recevant et transmettant avec précision Sa Parole. Cette relation n’est pas mécanique mais profondément relationnelle, exigeant que le prophète s’aligne sur le cœur et la volonté de Dieu.
Dans tous ces passages, l’accent était mis sur le fait de se tenir dans le conseil du Seigneur, ce qui impliquait non seulement d’entendre Sa Parole, mais aussi d’être transformé par elle. Le prophète n’était donc pas simplement un destinataire passif, mais un participant actif dans le partenariat divin-humain. On leur a confié la libération de mots qui avaient la précision de flèches, perçant à la fois les royaumes visibles et invisibles. Et tout comme le Seigneur l’avait promis à Jérémie, Il veillait sur Sa Parole pour l’accomplir. Jérémie 1:12
Des questions se posent naturellement : de telles rencontres ont-elles encore lieu aujourd’hui ? Les prophètes existent-ils à l’ère moderne ? La relation entre le Seigneur et ses prophètes est-elle aujourd’hui caractérisée par la même intimité et la même révélation que dans l’Ancien Testament ? Quelque chose a-t-il fondamentalement changé ? Y a-t-il encore un conseil céleste auquel les prophètes sont convoqués ?
En réfléchissant à ces questions, nous pourrions nous demander si le Seigneur a changé la façon dont il nous invite à nous associer à ses desseins. De toute évidence, depuis l’énoncé de mission du Christ dans Matthieu 16:13-20, l’autorité gouvernementale a été donnée à l’Église pour exercer la juridiction du Royaume sur la terre. Cependant, ces versets n’affirment ni ne réfutent l’action des prophètes au sein du conseil céleste. Alors, où pouvons-nous chercher des réponses ? Y a-t-il d’autres Écritures qui tissent une tapisserie de compréhension, offrant de la clarté sur ces questions ?
Je crois qu’il y en a, et avant de terminer la première partie de cette série, je vous en présente une ici.
Malachie 3:6a LSG déclare : « Car je suis l’Éternel, je ne change pas. » Cette déclaration profonde souligne ce que les érudits appellent la nature immuable de Dieu – Sa cohérence éternelle dans le caractère et l’essence. Alors que certains soutiennent que cette immuabilité s’étend uniquement à la nature de Dieu, d’autres soutiennent qu’elle inclut ses voies. En effet, alors que les actes de Dieu sont souvent nouveaux, adaptés à des contextes et à des circonstances spécifiques, ses voies durent inchangées, car elles découlent de la constance de son caractère.
Si cette prémisse est vraie – que les voies de Dieu sont cohérentes parce qu’elles reflètent qui Il est – alors la dynamique de l’appel prophétique et le partenariat divin-humain qu’ils représentent restent aussi pertinents aujourd’hui qu’ils l’étaient dans les Écritures. Dans l’Ancien Testament, nous voyons que les prophètes ont été appelés au sôd du Seigneur, à son conseil intime, là où les domaines visibles et invisibles ont convergé, et où le cœur et les desseins de Dieu ont été révélés et libérés. Le rôle du prophète n’était pas simplement de prédire les événements, mais d’agir comme un pont entre ces royaumes, en exprimant le cœur et la Parole de Dieu aux oreilles et aux cœurs humains. Cet argument place fermement le rôle moderne du prophète dans le cadre des voies immuables de Dieu. La nécessité pour les individus appelés à ses conseils, de se tenir en sa présence et de recevoir sa Parole pour la proclamation aux nations reste impérative. Grâce à ce partenariat durable, les prophètes agissent comme des canaux de la révélation divine, jetant un pont entre le ciel et la terre et donnant à l’Église le pouvoir d’accomplir le mandat de son Royaume.
Plus loin dans cette série, nous explorerons plus en détail comment l’Ancien et le Nouveau Testament fournissent une affirmation solide aux prophètes d’aujourd’hui, non seulement dans le conseil du Seigneur, mais aussi dans leur rôle fondamental dans l’Église avec le partenariat apostolique.
« Dieu a fait connaître ses voies à Moïse, ses actions aux enfants d’Israël. » – Psaume 103:7 LSG